Mes chroniques·Roman

Le Crépuscule du paon de Claire Bauchart

Le résumé:

« Journaliste de l’influent hebdomadaire En Avant, Pascaline Elbert vient d’être promue responsable du service politique. Cette femme de caractère, « temporairement » séparée, doit tout mener de front : piloter des enquêtes d’envergure, supporter la jalousie de ses confrères ou le regard culpabilisant de la nounou quand elle est en retard, sans oublier les nuits entrecoupées par les pleurs de sa fille… Sa vie est un désordre savamment orchestré, mais Pascaline ne se laisse jamais abattre ! En s’emparant d’un dossier brûlant qui mêle le très populaire ministre de l’Économie Stéphane Toxandrie, un dirigeant d’entreprise de premier plan et un romancier en mal de reconnaissance, elle va révéler au grand jour leurs liens troubles et leurs aspirations aussi insatiables que dévorantes… »

Ma chronique:

Le Crépuscule du paon est le nouveau roman de Claire Bauchart qui sort ce 19 février aux éditions du Rocher. Je remercie Claire pour cet envoi.  J’avais lu son précédent roman « Ambitions assassines » que j’avais beaucoup aimé (voire ci-joint ma chronique: https://ladybookss.wordpress.com/2018/08/23/ambitions-assassines-de-claire-bauchart/). C’est donc avec plaisir que je retrouve la trépidante Pascaline Elbert dans une nouvelle enquête journaliste. Si vous n’avez pas lu le précédent de Claire, vous pouvez sans problème lire Le crépuscule du paon.

Sud-Ouest, 11 octobre: Gaël Laurentin, journaliste et auteur d’un nouveau roman, « La Dame aux Tulipes », est invité au dernier salon du livre du coin et espère bien voir ses ventes décoller. Pas toujours facile de convaincre les lecteurs présents, d’autant plus que Stéphane Toxandrie, le charismatique Ministre de l’Economie, est venu présenter lui aussi son nouveau roman. Roman qui fait de lui la star du salon et de l’ombre aux autres auteurs. Un comble lorsque l’on découvre que ce dernier n’a pas rédigé une ligne de son best-seller mais que la plume n’est autre que Gaël Laurentin! On comprend rapidement mieux la rage de ce dernier lorsque Toxandrie ne tarit pas d’éloges sur le principal concurrent de Laurentin…

Pascaline, promue cheffe du service politique d’ »En avant », est contrariée. Son patron, ce cher Baptiste du Charrier, la somme de faire un article sur le blocage de Burier, une grande entreprise de BTP de Cosne-sur-Loire et d’interviewer le célèbre Ministre de l’Economie. Rien de bien palpitant jusque-là. Sauf que dans quelques jours aura lieu un appel d’offres pour rénover l’ensemble des universités parisiennes, ce qui permettrait à Pascal Tumon de conserver sa place de PDG. Et qui tient les ficelles de cet appel d’offres? Un certain Stéphane Toxandrie, vieil ami de Tumon. Pur hasard, sans doute…

Bienvenue dans un univers impitoyable…non, ce n’est pas de Dallas dont je vais vous parler mais bien de ce cher monde véreux de la politique. C’est avec délectation que je me suis plongée dans cette nouvelle enquête. Comme dans son précédent roman, Claire Bauchart dissèque avec brio la frontière très perméable de la presse et de la politique. La construction narrative, semblable à un compte à rebours, nous plonge au cœur de l’événement. Avec une écriture encore plus aiguisée et plus piquante, l’auteure immerge son lecteur dans une nouvelle affaire plus axée sur la corruption cette fois.

Le personnage de Pascaline a été étoffé. C’est un autre visage de la journaliste que nous voyons ici. Encore plus pugnace et plus ambitieuse, Pascaline a vu son couple sacrifié pour sa carrière. Alors, pour tromper la solitude, elle sort beaucoup (trop) et peine à s’occuper de sa fille qui a du mal à se remettre de la séparation de ses parents. Je l’ai également trouvée plus fragile, plus sombre, plus complexe. Presque au bord du burn-out, la journaliste peut toutefois compter sur Alice, jeune stagiaire qui voue à Pascaline une admiration sans bornes…

Les personnages féminins sont à nouveau à l’honneur dans ce récit. Pascaline, Alice ou Inès, la vice-présidente du conseil régional d’Ile de France, ont toutes un point en commun. Elles sont bien décidées à ne pas se laisser marcher sur les pieds par les hommes. Bien plus facile à dire qu’à faire. Surtout lorsque l’on est dans un milieu ultra machiste et patriarcal où la femme n’est pas l’égal de l’homme.

Une situation qui fait bien évidemment écho à l’actualité et au fameux #balancetonporc. Tentatives d’intimidation, sexisme, remarques glaçantes rythment le quotidien de ces femmes qui essayent tant bien que mal de poser leurs galons.

Je conseille?

Une nouvelle fois Claire Bauchart a su éveiller ma curiosité et me maintenir en haleine tout au long du récit. J’ai aimé retrouver Pascaline, sa pugnacité, son audace mais aussi découvrir plus de fragilité, plus d’ambivalence. J’avais regretté que le premier roman de l’auteure soit trop court. J’ai trouvé le rythme de celui-ci entraînant sans être toutefois trop rapide. Cette nouvelle enquête est rondement menée, tout est précis, détaillé. L’enquête évolue avec justesse, les arguments sont fournis, recherchés, documentés. Un vrai travail d’investigation! On retrouve de nombreux thèmes d’actualité, ce que j’ai particulièrement aimé. Mais toute ressemblance avec des personnages existants est bien évidemment fortuite!

 

 

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