Mes chroniques·Policier

La disparue de Noël de Rachel Abbott

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Le résumé:

Une route de campagne verglacée. Une voiture qui perd le contrôle : la conductrice est tuée sur le coup ; Natasha, sa fille de six ans assise à l’arrière, se volatilise sans explication.

Quelques années plus tard, David fait de son mieux pour se reconstruire après le drame qui a emporté sa femme et sa fille. Il forme désormais un couple heureux avec la douce Emma et le petit Ollie, adorable bambin de dix-huit mois qui comble leur foyer.Mais un jour, une inconnue débarque dans leur cuisine. Natasha.
Où était-elle toutes ces années ? Comment a-t-elle retrouvé le chemin de la maison ? Si David est fou de joie, Emma, elle, se sent vulnérable devant cette adolescente silencieuse.

Cadeau ou malédiction ? Que cache le retour de la disparue de Noël ?

Ma chronique:

Merci à Netgalley de m’avoir permis de lire ce dernier roman de la collection « Le Cercle Belfond ».

Rachel Abbott signe ici son quatrième roman. Le récit s’ouvre avec la réapparition de Natasha. La jeune fille, dorénavant âgée de treize ans, est sortie de nulle part, a un comportement plus qu’étrange, et est même fantomatique. L’incipit décrit un face à face angoissant entre Emma, la nouvelle femme de David, et la jeune fille. L’atmosphère est très lourde, presque surnaturelle. La jeune fille est effrayante, muette et stoïque face à une Emma effrayée et bavarde. J’ai trouvé ce huis clos initial très réussi et très déstabilisant. La situation est irréelle et pourtant le retour de la disparue de Noël est bien réel.  Dès lors, une multitude de questions nous assaille pour tenter de trouver une explication rationnelle. Que signifie ce retour après six ans d’absence ? Qui est vraiment cette jeune fille? Où était-elle pendant toutes ces années? Pourquoi a-t-elle un comportement si étrange?

La nouvelle épouse et l’enfant retrouvée forment un duo électrique. A la fois distantes  et proches, chacune, à sa manière, doit se montre forte et imperturbable face à des hommes lâches et violents. Emma, notamment, m’a surprise : plutôt effacée au début du roman, ne pouvant rivaliser avec une première épouse adorée décédée, la jeune mère se révèle peu à peu et montre à quel point l’amour maternel est puissant.

Natasha est un personnage très ambivalent avec une psychologie très riche. La fillette adorée et adorable est devenue une jeune fille spectrale, provocante, offensive, voire complètement détestable. Natasha est un mélange d’émotions contradictoires ; une femme manipulatrice dans un corps d’enfant, imperturbable mais refoulant une sensibilité exacerbée. Elle se montre méprisante, pourtant j’ai éprouvé beaucoup de peine et de révolte pour ce personnage. On devine très vite quelles choses horribles a dû vivre la jeune fille pour afficher cette froideur forcée et cette indifférence totale.

Difficile justement de parler de l’intrigue sans trop en dévoiler ! J’ai lu ce roman très vite, d’abord absorbée par la situation initiale, psychotique. Très peu d’éléments sont dévoilés au début, ce qui ne fait qu’accroitre notre intérêt et notre curiosité. Même si en avançant dans la lecture la brume autour de la disparition de Natasha se dissipe, l’auteure réussit tout de même à nous surprendre jusqu’au dénouement. Je redoutais d’ailleurs que le dénouement soit joué d’avance et édulcoré. Mais l’auteure ne choisit pas la facilité et livre une fin réaliste.

Je conseille ?

Amateurs d’atmosphère inquiétante et de disparitions mystérieuses, ce roman va vous ravir ! Rachel Abbott mêle drames familiaux, actes inavouables et enquêtes policières dans un polar psychologique addictif ! A découvrir !