Mes chroniques·Roman

« A la reconquête de l’Ouest » de Audrey Françaix

Le résumé :

« Les épreuves de la vie ont érodé le couple de Manu et Gwen, mariés depuis seize ans et parents de deux ados. Lui brûle toujours d’amour, mais elle a perdu tout désir pour lui.
Déterminé à la reconquérir, il l’entraîne avec les enfants en Bretagne, à la rencontre d’une belle-famille dont il ne sait rien.
Mais si Gwen a coupé les ponts avec les siens, ce n’est pas sans raison… Lorsque Manu découvre le clan des Kermarrec, et que débarque l’ex-petit ami de Gwen, l’histoire se transforme en vrai rodéo !
Comment Manu va-t-il sauver leur mariage du naufrage ? »

Ma chronique :

C’est lors d’une conversation avec son meilleur ami Nicolas que Manu a le déclic. Alors que Nicolas lui assène qu’il faut tromper sa femme pour faire rejaillir la flamme, Manu préfère miser sur l’effet de surprise. Depuis quelques temps déjà, le couple qu’il forme avec Gwen depuis 20 ans s’étiole et Manu ne sait comment y remédier. Mais là c’est certain: un voyage en Bretagne leur fera le plus grand bien….

Enfin c’est ce qu’il pense car pour Gwen, la Bretagne c’est de l’histoire ancienne. Cette prof de français l’a quittée à 18 ans après une énième dispute avec son père, un poil autoritaire, qui s’obstinait à ce que sa chère fille épouse un vrai breton et devienne avocate. Alors la reconquête de l’Ouest pour Gwen n’est pas gagnée.

Et on va vite le comprendre lors de la première rencontre avec la famille de Gwen, le célèbre clan Kermarrec. Des notables de la région très respectés mais pas spécialement respectables. Car entre les non-dits, les secrets et les insultes, ces Bretons prouvent qu’ils ont un sacré caractère!

Et c’est ce que j’ai adoré dans ce roman. Car ce sont réellement de sacrés personnages, des personnalités hautes en couleur, certaines extravagantes (je vous laisse découvrir tante Nina et le très nature Nils), certaines totalement autoritaires et un poil macho et d’autres encore touchantes. Une sacrée palette que l’on découvre comme Manu, prêt à tout pour reconquérir sa bien-aimée.

Au centre de cette histoire, Gwen justement. Fière, forte, avec un sacré tempérament. Une Bretonne digne de ce nom, en somme ! Gwen a osé couper les ponts pour assouvir sa soif de liberté. Comment, après plus de vingt années silencieuses, le lien pourrait-il être recrée ? Comment les choses pourraient-elles s’apaiser ? On dit que le temps guérit les blessures. C’est sans compter sur l’égo des Kermarrec. Au fil de ces vacances, les secrets et non-dits de cette famille vont être percés au grand jour. Et ce pour notre plus grand plaisir.

Ces 456 pages ont défilé à toute allure. J’ai souvent ri face à ces personnages décomplexés. J’ai aimé cet esprit très « clan », pas toujours très accueillant mais néanmoins soudé. On ne choisit pas sa famille, certes, alors autant faire avec et s’accepter mutuellement.

Je conseille?

Ne passez pas à coté de ce roman! « À la reconquête de l’Ouest » narre la reconquête amoureuse et identitaire avec humour et subtilité. La crise de la quarantaine est parfaitement dépeinte tout comme l’étiolement du couple. Et pour y remédier, il faut parfois employer les grands moyens. Tel un personnage de western (mais à la sauce bretonne), Manu devra faire preuve de courage et d’audace pour rompre cette routine mortelle. Cette comédie est aussi drôle que touchante. Un vrai régal!