Mes chroniques·Roman

La théorie des étoiles filantes de Maxence Fermine

Le résumé :

« En rejoignant une station d’observation en plein cœur des Hautes-Alpes, l’astronome Alexandre espérait oublier son divorce houleux, la fuite de sa maîtresse et autres vicissitudes du quotidien. Mais c’était sans compter un vortex polaire, un phénomène de dépression d’altitude rarissime. Forcé d’attendre avec ses compagnons d’étude une météo plus clémente pour redescendre, finira-t-il par entendre le chant des étoiles ? Un voyage poétique aux confins de l’âme. »

Ma chronique :

Alexandre Dreamsen, est en mission depuis quelques jours à l’observatoire NOEMA, dans les Hautes Alpes. Confiné avec six autres personnes, Alexandre cherche à fuir sa vie à plus de 2550 mètres d’altitude…:

Et ce cher vortex polaire va sans doute l’aider. À cause des vents glaciaux, des chutes de neige abondantes et des températures polaires, les rotations qui devaient avoir lieu ont été annulées, condamnant Alexandre et ses collègues à rester et à attendre.

À quelques jours de Noël, comprenant que ce vortex ne sera pas favorable à une probable relève de personnel, Alexandre fait une crise de panique et cherche par tous les moyens à redescendre sur la terre ferme. Comprenant que c’est mission impossible et en proie à un élan mélancolique, Alexandre dresse le bilan de ces deux dernières années. Un divorce, une nouvelle relation avortée, un infarctus sont les principales raisons de sa mutation dans cet observatoire isolé.

Isolé mais avec quand même quelques phénomènes à l’intérieur. Outre les deux techniciens, ressemblant à ces chers Dupont et Dupond (si un Dupond peut être fan de Johnny), un personnage tient un rôle à part dans l’observatoire: le bien nommé Shogun. Sorte de samouraï tout terrain, totalement imperméable au froid et passionné par sa dameuse. Ce qu’il m’a plu, ce Shogun!

Décomplexé; avec un langage châtié, Shogun se permet ce que nous autres n’osons faire. Carburant à la bière, qu’il boit dès le petit déjeuner, ce Hulk des sommets reste particulièrement philosophe. Fin observateur, il n’hésitera pas à rappeler à Alexandre qu’il reste acteur de sa vie. Grand défenseur de la nature, il rappellera également que tous ces dérèglements climatiques ne sont pas étrangers au comportement de l’homme et qu’il suffit d’agir pour en limiter les effets.

Je conseille ?

Poétique, drôle et tellement dépaysant. « La Théorie des étoiles filantes » vous garantit une évasion totale. Géographique certes puisqu’il nous est permis d’entrer le temps de notre lecture dans un sanctuaire privilégié et impénétrable. Mais aussi intellectuelle. Outre le second degré omniprésent qui m’a fait plus d’une fois sourire, ce roman est une bulle d’oxygène qui nous rappelle certains principes: que nous ne sommes pas grand-chose face à Dame Nature et qu’il est de notre devoir de la protéger.